Dans cet enregistrement, l’ensemble Witiza s’attache à mettre en lumière une filiation complexe entre l’Ars nova, dont Guillaume de Machaut est le plus grand représentant, et les maîtres de l’école franco-flamande (Dufay, Pullois, Ockeghem…) à l’aube de la renaissance.

Jusqu’à la fin du règne de Saint Louis (1270), alors que la France est au centre de la création et de l’évolution musicale européenne, le Trecento voit émerger une production italienne  extrêmement originale et féconde (Landini, da Caserta…).

À la charnière entre le XIV et le XV° siècle, tandis que la veine continentale, engagée dans une voie radicale qualifiée d' »impasse merveilleuse » (ou Ars subtilior), peine à trouver son point d’équilibre, l’apport de l’Angleterre (Dunstable, Power…) va contribuer à clarifier le discours musical.

Les compositeurs de la première moitié du XV° siècle (sous l’impulsion de la prospère Cour de Bourgogne) auront alors pour ambition d’harmoniser ces influences complémentaires pour aboutir aux grands monuments de la polyphonie franco-flamande.